Lucie Desaubliaux

Juste un post rapide pour présenter la toute première version de ce que j’appelle pour l’instant ma chronologie personnelle, et qui est censée devenir l’endroit où tout ce que je fais est rassemblé, qu’il s’agisse de code, de littérature ou d’arts visuels.

Son graphisme est pour l’instant juste basé sur ce portfolio, car j’aime sa simplicité et sa clareté. On verra comment ça évolue.

Pour l’instant, il s’agit juste de quelques posts rassemblés là pour raconter mes activités les plus récentes. Je suis toujours en train de réfléchir à une façon d’articuler l’ensemble, en gardant le tout le plus simple possible. Il faut que ça reste clair et lisible, tout en étant assez exhaustif concernant les projets les plus complexes, qui sont souvent constitués de projets plus petits tous liés les uns aux autres…

J’en ai parlé un peu dans mes plans pour l’hiver. J’y raconte aussi comment et pourquoi j’aimerais que ça soit un chantier public, qui montre toutes les étapes dès que je travaille dessus, quel que soit l’état graphique ou technique dans lequel c’est.

C’est en ligne ici, et ça remplacera bientôt mon site artistique “officiel” là. Je vais continuer à documenter ce journal avec les étapes à venir.

Le projet

Je travaille à mi-temps dans une association culturelle basée à Rennes. Nous avons très souvent besoin de produire des documents adressés soit aux différentes institutions qui nous subventionnent, soit à nos adhérent·es et bénévoles. Ces documents ne sont pas des moyens de promotion ou de communication autour de nos évènements, mais plutôt des documents administratifs qui décrivent notre contenu culturel, nos axes politiques, nos budgets ou nos territoires d’action. Ils sont assez descriptifs, composés principament de grandes portions de texte, mais ils doivent rester attrayants et jolis, c’est pourquoi on soigne beaucoup leur design graphique.

Je suis en charge de leur mise en page et les premières années, j’ai choisi l’outil qui me paraissait alors le plus évident, c’est à dire ce bon vieux Indesign. Mais au cours de ces années, j’ai aussi découvert le web2print et ses acteurices, j’ai compris qu’il y avait d’autre façon de mettre en page, d’éviter la suite Adobe et les logiciels propriétaire et de rester complètement indépendante et libre.

J’ai alors commencé à mettre en page ces documents avec du html et du css, et à utiliser l’incroyable Paged.js pour les compiler en pdf imprimables. Après ça, je n’ai pas pu revenir en arrière.

C’est super pour la mise en page, mais je suis toujours la seule dans l’équipe qui peut fabriquer ces documents et qui peut les modifier. C’est mon collègue qui rédige la majeure partie du contenu de ces documents, et il doit encore m’envoyer ses textes pour que je les insère dans le document concerné.

Je me suis donc dit qu’on avait besoin d’un outil, un genre de CMS local, qui permettrait à mon collègue d’écrire du contenu dans ces documents produits par Paged.js, qui lui permettrait aussi d’écrire ce contenu en texte simple et non pas en html, et de le publier en .pdf lui-même. Il pourrait choisir le modèle de chaque page, en fonction du genre d’organisation qu’il désire pour son contenu, parmi un ensemble de modèles que j’aurais préalablement conçu en css.

Les étapes

J’ai déjà plusieurs types documents mis en page avec du html et du css, et je ne vais pas parler de ce processus ici. Je vais me concentrer uniquement sur l’outil qui permettra à une tierce personne de créer, modifier ou supprimer un document et son contenu, en partant du principe que différents modèles css ont déjà été conçus pour mettre en page les différentes pages des documents. Nous n’aurons pas besoin ici de modifier ou d’adapter ces modèles. Il faut aussi savoir que nous savons déjà quels types de documents nous avons besoin de produire et quel type de contenu les remplira. Nos modèles peuvent donc être assez statiques et s’adapter seulement à la longueur de leur contenu.

Tous nos documents sont composés de pages format A4, qui ne sont pas reliées en livret, ce qui nous épargne pas mal de paramètres à mettre en place.

Donc, en bref, il nous faut un outil qui permette à quiconque dans l’association de :

Créer

• Créer un nouveau document A4
• Créer une nouvelle page à ajouter à ce document, en lui associant un modèle de mise en page qui convient au type de contenu ou à l’aspect qu’iels désirent.
• Remplir cette nouvelle page de nouveau contenu, en choisissant parmi les sections disponibles dans la page où mettre chaque morceau de contenu (les titres, le corps du texte, les légendes, les images…)

Modifier

• Modifier le contenu d’une page existante
• Modifier l’ordre des pages du document

Supprimer

• Supprimer une ou plusieurs pages existantes
• Supprimer un document existant

Voir ce qu’iels font

• Parcourir une liste des documents existants
• Parcourir un aperçu de l’intégralité des pages du document
• Avoir un aperçu des pages qu’iels créent ou modifient pendant qu’iels sont en train de le faire

J’ai décidé de coder cet outil principalement en php. C’est un langage avec lequel je suis assez familière, car j’ai déjà travaillé sur des projets de bases de données et codé les CMS qui permettent à d’autres de les manipuler. C’est donc ce que je vais utiliser pour agir côté serveur, pour parcourir, modifier, enregistrer ou supprimer différents fichiers. J’utiliserai aussi quelques scripts js, surtout pour m’occuper des aperçu des documents et de leurs pages.

Voilà donc les grands axes du cahier des charges de ce projet. J’ai déjà réalisé une grande partie des aspects compris sous Créer, il faut maintenant que je m’attaque aux fonctionnalités liées à Modifier. Peut-être que je détaillerai ces parties dans de futures notes de ce journal, peut-être que je rédigerai un genre de devlog à propos de ce projet. En tout cas, je mettrai tout ça dans un répertoire Github si j’ai l’impression que ça peut être utile pour d’autres…

Il reste encore pas mal de zones d’ombre à propos de ce projet, beaucoup de choses à ajuster ou juste à imaginer autour de l’outil. Si vous avez des suggestions, des idées d’amélioration ou de choses à implémenter, ou si vous êtes juste intéressé·es par ce à quoi cet outil peut ressembler, même en l’état, n’hésitez pas à me contacter, je serai ravie d’en discuter avec quiconque !

Pendant l’hiver 2023-2024, des changements importants dans ma vie pourraient peut-êter (mais seulement peut-être) m’offrir plus de temps pour développer des choses et poursuivre quelques gros projets. J’ai encore beaucoup de mal à évaluer les conséquences de ces changements, je ne sais donc pas encore combien de temps je vais vraiment pouvoir dédier au développement. D’un côté, je vais avoir une pause de 3 mois et demi dans mon boulot salarié à mi-temps. D’un autre côté, je ne sais pas comment mon temps va s’organiser autour de ce gros événement à venir, et combien cet événement va être épuisant (d’après ce que j’ai entendu dire cet épuisement risque d’être… conséquent).

Donc on n’a qu’à se faire plaisir et lister ici TOUS les plans possibles, TOUTES les envies et TOUS les besoins, et TOUS les projets qui tournent en arrière-plan en ce moment (des fois depuis des années), en acceptant que ce ne sera pas possible de TOUS les accomplir. Les poser là me permettra juste d’avoir la liberté de choisir ceux avec lesquels je vais jouer quand j’en ai envie. Je ne veux pas m’imposer de date butoir pour les réaliser, je veux juste pouvoir travailler dessus quand l’envie m’en prend ; et les laisser gonfler ou rétrécir en fonction de leur propre ryhtme. Mais ça me rend heureuse d’en rédiger une trace ici, une trace qui peut être lue. Ca leur permet d’exister autre part que dans mes dossiers locaux. Ca leur donne un statut de potentiels futurs outils/jouets/projets/morceaux de code.

J’aimerais aussi vraiment mieux documenter le processus de développement de tous ces projets. Je ne suis pas toujours à l’aise à l’idée d’exposer mon propre processus, parce que je suis autodidacte en dévloppement et que je n’ai jamais fait d’études liées au code. J’ai souvent l’impression que mon processus est maladroit, ou que j’ai pris des détours étranges ou absurdes pour atteindre mon but. Mais en même temps, j’aime vraiment les processus, j’adore quand on m’en raconte et j’aime voir les étapes de fabrication, les essais et les erreurs de différents projets, et j’aimerais garder une trace de mes propres progrès, de mes échecs et de mes réussites, quitte à ce que cette trace expose une méthodologie ridicule à l’œil averti.

Mon but est donc d’écrire ici des carnets de bord de développement, qui retraceront les étapes de ces différents projets ; et pourquoi pas de publier ces projets quelques part, pour montrer les différentes étapes qu’ils traversent et à quoi ressemblent leurs coulisses (j’ai aussi beaucoup été influencée dernièrement par une série de posts que j’ai lus chez différents développeurs qui choisissent d’effectuer publiquement la refonte de leurs sites, comme Sara Soueidan ici).

Sans m’étendre plus longtemps, parce que j’ai déjà beaucoup trop écrit, voici les plans pour cet hiver (si on accepte que “l’hiver” 2023-2024 dure de novembre 2023 à mars 2024 :) ) Je vais essayer de rester concise à propos de ces projets, parce que j’espère vraiment réussir à rédiger ici une autre note ou un devlog pour chacun d’entre eux, afin de les décrire le plus clairement possible et de documenter leurs différentes étapes.

Ultimate Biblio 3000

Ca a été un très très long processus de pensée pour en arriver à un premier protoype d’UB3000, ce projet étant une partie d’une série d’installation artistiques sur laquelle j’ai commencé à travailler en 2010 (ok, ça fait 13 ans maintenant…). Sa genèse fait l’objet d’une note ici. Pour faire très court, il s’agit d’une base de données de citations littéraires et d’un journal de toutes mes lectures depuis 2008. Mon but est aussi d’en faire un outil qui permettrait à d’autres gens de l’utiliser comme un carnet de cut-up, un journal de lecture ou une aide pour ébaucher une bibliographie. Une première version beta pour le web a vu le jour à l’automne 2022 je crois. Je ne l’ai publiée nulle part encore, je la garde toujours en local, mais j’espère vraiment publier une version 1.0 avant la fin de l'année très bientôt (on a dit : pas de deadlines).

Une refonte totale de mes espaces personnels sur internet

J’aime vraiment beaucoup ce portfolio de développeuse, je suis très à l’aise avec son design et sa construction interne. Comme je l’ai déjà mentionné dans la section À propos, je suis aussi artiste et écrivaine, et j’ai un autre site qui retrace mes activités dans ce domaine. Même si j’ai fabriqué cet autre site avec amour, il ne me satisfait pas, et le mettre à jour n’est vraiment pas ma tasse de thé (comme en témoigne ma dernière màj… fin 2021), à cause de son architecture maladroite et de son organisation mal adaptée. J’aimerais donc refondre ce site et surtout, j’aimerais le réunir avec ce portfolio. J’en ai marre de la “frontière” que j’ai maintenue entre mes activités de développement et mes activités artistiques. Je pensais que ces deux activités intéressaient des gens différents, mais à présent je pense qu’elles représentent toutes les deux des parties équivalentes de ce que je fais et surtout que j’aime faire. Peut-être même que j’ajouterai quelques autres projets de “crafts” à ces activités aussi.

Encore une fois, j’aimerais aussi rendre ce travail de refonte public, et trouver une façon adaptée de montrer ses différentes étapes, même inachevées.

Un CMS fait-maison pour Jekyll

Comme j’aurais aimé l’écrire dans une autre note depuis plusieurs mois maintenant (depuis une année entière pour être honnête), j’ai été très frustrée par le fais de devoir utiliser des CMS tout faits pour les sites de mes clients. J’ai déjà dû migrer deux de ces sites après la fermeture de leurs CMS respectifs. Peut-être est-ce une erreur de choix de ma part au départ, mais cela m’a ajouté beaucoup de boulot imprévu (et des fois volontairement gratuit) dans mon emploi du temps déjà bien serré.

J’aimerais aussi me faire plaisir en me fabriquant un petit CMS confortable pour publier sur mes propres sites (j’aime bien écrire en Markdown, mais des fois j’ai envie d’une écriture un peu plus directe).

Enfin, j’aimerais vraiment pouvoir créer entièrement l’aspect de ce CMS (j’aime beaucoup fabriquer des champs et des boutons), juste pour bénéficier d’une expérience esthétique un peu plus plaisante (…et j’en ai un peu marre des champs grisâtres et de la police Arial).

J’ai codé un peu là-dessus cet été et j’ai écrit quelques scripts js qui me permettent de créer des articles pour ce portfolio. Il faut maintenant que je travaille sur le côté serveur de ce projet et pour ça, j’ai choisi de plonger dans un environnement qui me fait un peu peur… Node.js (pour l’instant je n’ai utilisé Node.js que très ponctuellement et, je dois l’avouer, plutôt à contre-cœur). Je verrai si ça colle entre nous, si ça colle au projet, et je raconterai tout ça dans une autre note…

Un CMS fait-maison pour créer des documents avec paged.js

Depuis le début de l’année, je me suis passionnée de plus en plus pour le web2print et toutes les nouvelles manières de mettre en page et de publier des livres et des documents, libérée de l’omniprésente suite Adobe et de tous ses tentacules. Je suis assidûment pas mal de personnes super enthousiasmantes qui écrivent à ce sujet, qui créent des supers outils (dont le merveilleux paged.js) et de nouvelles manières de fabriquer des documents incroyables avec du html et du css.

Ca fait maintenant 5 ans que je travaille à la Maison de la Poésie de Rennes. On produit pas mal de documents qui décrivent ou font le bilan de nos activités pour le public ou différentes institutions. Ces documents doivent être à la fois clairs et attractifs. C’est moi qui les mets en page, mais toute l’équipe (bon ok, on est deux) rédige leur contenu.

J’aimerais donc créer un outil qui me permettrait de mettre en page ces documents avec paged.js, mais qui permettrait aussi à mon collègue d’y écrire du contenu en simple texte et non pas en html, et de le publier en .pdf. Il pourrait choisir le modèle de chaque page en fonction du type de texte ou d’image qu’il doit créer, parmi un ensemble de modèles que j’aurais écris en css.

J’ai déjà commencé à écrire cet outil, cette fois en php, car j’y suis bien plus habituée qu’à Node.js et qu’il faut varier les plaisirs. Son cahier des charges est défini ici.

Hic Sunt Sus Scrofa

Il faut que j’ajoute ici un dernier projet qui est un peu hors-catégorie, parce qu’il est payé et que c’est un projet en collaboration avec Constance Hinfray. Constance est une artiste, performeuse et étudiante en thèse. Elle travaille actuellement sur une thèse autour de la cohabitation entre animaux et humains, elle analyse comment leurs territoires respectifs s’influencent, se compromettent, se restreignent ou se façonnent mutuellement.

Ce projet a des dates butoirs (Constance doit faire de nombreuses présentations lors desquelles elle doit présenter les étapes du travail) et ne peut donc pas être mené aussi librement que les autres.

Il s’agit d’une carte interactive qui ressemble sur de nombreux points à un jeu vidéo. Les “joueureuses” s’y déplacent librement et peuvent pénétrer dans différents lieux et espaces dans lesquels iels découvrent des documents, des vidéos, des enregistrements et des artefacts qui représentent les données que Constance amasse lors de ses recherches sur les sangliers en pays de Brocéliande.

En plus de son travail de recherche, Constance est la directrice artistique de la carte interactive. Je suis chargée de développer la carte et je le fais en GDScript avec Godot, que j’utilise pour la première fois, et que j’apprécie beaucoup. Je peux voir ses limites, mais pour ce projet, qui ressemble sur de nombreux points à un point’n’click en 2D, il est largemnet suffisant. Je ne sais pas si je pourrai montrer des images de ce projet bientôt, mais un premier protoype est sorti et a été présenté au public par Constance la semaine dernière.

Et juste comme une sorte de nota bene pour moi-même, deux projets d’écriture (je veux dire deux projets écrits avec des mots qui ne proviennent pas d’un langage de programmation quelconque) sur lesquels je dois avancer (et peut-être que ce sont eux qui DEVRAIENT être la priorité en ce moment mais bon, voilà quoi… le code <3 ) et qui DEVRAIENT être finis avant la fin de l’hiver (oui, il y encore quelques dates butoir personnelles dont je n’arrive pas encore à me départir…) :

• ⚛ Finir une bonne fois pour toute mon manuscrit Le Bruit des étoiles (il reste quelques réglages mineurs pour mener l’histoire vers une direction plus claire) et trouver le courage de l’ENVOYER quelque part (je ne sais pas encore où mais j’espère trouver d’ici là). J’aimerais vraiment finir ça AVANT le 13 décembre, la partie la plus difficile étant la partie où je l’envoie.
• ⚛ Commencer l’écriture d’un roman pour enfant auquel mon éditrice m’a demandé de penser pour une de ses collections (en vrai ça peut vraiment être un projet cosy pour les mois froids).

Ultimate Biblio 3000, c’ets la forme actuelle d’une série d’installations artistiques que j’ai initiée en 2010, quand j’étais encore aux Beaux-Arts.

Un des axes principaux de ma pratique artistique explore l’agencement et l’organisation des pensées, souvent à travers le prisme de la littérature et la façon dont nos lectures s’agencent dans nos esprits et deviennent des souvenirs personnels.

Depuis 2008, je tiens une liste de tous les ouvrages que je lis et j’en copie des passages que je trouve intéressants, beaux ou intrigants, ou à propos desquels j’ai juste la sensation que j’aimerais y revenir plus tard.

Exposition au FRAC Poitou-Charente, 2012. Photo de Richard Porteau.

En 2010, j’ai suivi une première piste de recherche en ôtant de mes livres tout ce qui pouvait être lié à leur édition et en étudiant comment s’agençaient les uns par rapport aux autres dans ma bibliothèque. Exposition au FRAC Poitou-Charente, 2012. Photo de Richard Porteau.

En 2012, j’ai étudié la synesthésie, qui semble être la manière dont je me rappelle des livres, et j’ai construit une grande constellation en 3D de toutes mes lectures des 4 années précédentes. C’était une représenation visuelle de la manière dont j’avais l’impression que les livres s’agençaient entre eux au sein des pensées.

Exposition au FRAC Poitou-Charente, 2012. Photo de Richard Porteau.

Depuis ces années, j’ai suivi plusieurs pistes pour développer ces recherches, en publiant par exemple des nuanciers d’ouvrages ou en essayant de fabriquer des rhizomes secrets dans les bibliothèques municipales. Entre temps, j’ai aussi exploré d’autres façon de représenter la pensée en-dehors des livres et de la lecture.

Mais j’ai continué à collectionner les citations dans mes carnets, qui sont actuellement au nombre de 11. J’ai continué à penser, pendant toutes ces années, à la conception, quelque part, d’une plateforme, d’un site ou d’une application, qui réorganiserait ces citations, ces ouvrages, pour construire différentes cartographies de pensée, différents réseaux, différents rhizomes. Pour d’autres projets, j’ai appris à coder, d’abord des sites simples en html et en css, et puis des systèmes plus complexes d’organisation, avec des bases de données, php et mysql par exemple. J’ai essayé plusieurs fois de démarrer cette plateforme, mais à chaque fois, je me suis retrouvée bloquée car je n’arrivais pas à dépasser la copie numérique et figée des formes matérielles et plastiques que j’avais déjà construit dans la vraie vie.

Ca fait maintenant un an que j’étudie un peu de visualisation des données, d’abord en découvrant le travail de Johanna Drucker et de quelques autres artistes et chercheureuses, ensuite en découvrant des développeureuses intéressé·es par la façon dont les données sont montrées et comment leur organisation peut devenir plus organique. Le projet d’Ultimate Biblio 3000 s’est alors mis à prendre une forme plus concrète dans mon propre esprit. Il est devenu évident pour moi que cette nouvelle forme devait s’écrire en code et que la programmation était une façon pertinante d’aider toute ma réflexion à progresser.

La forme actuelle d’UB3000 V1 est encore assez brute. Elle expose encore les choses de manière très linéraire. Mes désirs pour les versions suivantes sont de trouver des façons plus organiques, plus subjectives et plus spatiales de montrer tous ces bouts de littérature et de pensée, ainsi que d’ajouter une dimension participative au projet.

J’écriri très bientôt une autre note dans ce journal pour expliquer plus précisément en quoi consiste UB3000, sa première version et les perspectives que j’entrevois pour celles qui, je l’espère, suivront bientôt…

UB3000 v.1 (beta) - Captures d’écran.

J’ai découvert Jekyll il y a presque trois ans et le premier site développé avec ce ssg a été Internet Exploreur, qui malheureusement n’est plus en ligne mais dont une archive est conservée ici.

Avec Quentin Leclerc, mon collègue et ami, nous avons profité du confinement pour créer un site permettant à des dizaines d’auteur·ices de publier des textes de création littéraire inédits. Grâce à Candice Labrousse et Robinson Lacotte, qui nous ont conseillés sur le design et les bonnes pratiques à adopter pour ce genre d’ouvrage, nous avons construit et mis en ligne Internet Exploreur en mars 2020.

Sa maintenance était trop chronophage pour Quentin qui a pris la décision d’arrêter de le mettre à jour en mars 2022.

Afin que les recherches que nous avions menées pour élaborer un site clair, adaptable et accessible au plus grand nombre puissent servir à d’autres, j’ai décidé d’en faire un thème Jekyll.

Son répertoire Github est ici, une démo est visible là et sa page Gem est accessible à cette adresse.

J’ai pris un grand plaisir à essayer de le documenter le plus exhaustivement possible (voir le fichier readme.md sur la page du repo). N’hésitez pas à me contacter si vous constatez des zones d’ombre ou des oublis dans cette documentation, ou encore si d’autres fonctionnalités ou améliorations vous paraissent intéressantes à ajouter à ce thème. Je me ferai une joie de continuer à travailler dessus afin qu’il soit le plus complet et le plus utile possible et qu’il s’adapte à un grand nombre de vos projets !

Je sais que cela peut paraître paradoxal, contre-intuitif, ou pire, hérétique. Mais des fois – des fois –, l’utilisation d’une base de données en accompagnement d’un site statique peut se révéler utile, voire nécessaire.

pourquoi

Je développe en ce moment le nouveau site de la Maison de la Poésie de Rennes¹, une association française pour laquelle je travaille à mi-temps en tant que médiatrice. Nous – mon collègue Quentin et moi – savions de puis le début que nous voulions quelque chose de rapide, de léger, essentiellement dédié au texte et qui pourrait être mis à jour très facilement, rapidement et limpidement. Nous devons ajouter de nouveaux évènements sur le site de manière hebdomadaire, nous avons de nombreux types de posts différents qui doivent être affichés de manière spécifique et nous savons que notre public peut ne pas être très à l’aise avec internet.

Toutes ces raisons nous ont dirigés vers l’élaboration d’un site statique, qui semblait être la meilleure solution pour nos besoins (il faut aussi dire que Quentin et moi sommes tombés amoureux des SSG il y a deux ans, en créant notre premier site statique ensemble, Internet Exploreur). J’ai choisi d’utiliser Jekyll pour le construire car c’est le SSG que je connais le mieux², et j’ai opté pour Netlify en tant que CMS, car ses fonctions me semblaient très larges et diversifiées.

Tout se passait très bien et notre décision de nous tourner vers le statique semblait parfaite mais je n epouvais pas m’empêcher de me demander ce que nous allions faire quand nous aurions à remettre en place la gestion de notre bibliothèque. La Maison de la Poésie possède une bibliothèque qui contient environ 5000 ouvrages et, quand Quentin et moi avons été embauchés il y a quatre ans, cette bibliothèque n’était inventoriée que grâce à un fichier texte. J’ai donc construit une base de données et son propre CMS fait maison, avec PHP et MySQL, pour pouvoir gérer cette bibliothèque, entrer les nouvelles acquisitions, garder trace des emprunts et des retours et avoir quelques chiffres concernant son activité. C’était rapide et facile à utiliser, même si c’était en PHP.

Comment allions-nous gérer cette bibliothèque maitenant ? Nous ne pouvions pas simplement le faire en modifiant des posts statiques, notre base de données précédente possédait trop de liens entre ses tables, avait des compteurs pour nous permettre d’analyser les activités de la bibliothèque, et des fonctions pour envoyer des mails lorsqu’un emprunt était en retart, par exemple.

Nous ne pouvions pas non plus avoir une application séparée pour gérer la bibliothèque ; nous aurions pu gardier l’ancienne, maais cela voulait dire que nous ne pouvions pas nous débarrasser de notre précédent hébergement web, car Netlify n’héberge que des sites statiques, et nous avions besoin d’afficher des information issues de notre base de données sur notre site statique – par exemple, l’inventaire de notre fonds, ou si chaque ouvrage est disponible ou non.

J’ai écumé les internets à la recherche d’une solution, mais je suis principalement tombée sur des réponses catégoriques, qui hurlaient poliment JAMAIS chaque fois que les mots statiques et dynamiques étaient mentionnés ensemble.

Comment

Jusqau’à aujourd’hui, où enfin j’ai trouvé une lumière dans les ténèbres, en lisant l’article/guide de mzrnsh.

Tout d’abord, comme le dit mzrnsh, son tutoriel contient un exemple de la vraie-vie, ce qui permet de comprendre très vite où ça va, ce que ça fait, ce pour quoi c’est fait.

En moins d’une heure, j’avais importé une de nos anciennes tables dans Airtable, j’étais capable d’en afficher le contenu sur mon site statique, et j’avais créé un formulaire que mon collègue pouvait remplir sur une page dédiée afin de mettre à jour la base de données aussi rapidement et facilement qu’avant. Encore mieux, j’avais ajouté un build hook avec Pipedream pour un déploiement automatique sur Netlify, comme ça, mon site était mis à jour dès qu’un changement était opéré dans la base de données³.

Il faut encore que je remplisse les autres tables, que remette en place les liens entre elles, que j’implémente nos différents compteurs et que j’effectue plusieurs autres petits réglages nécessaires avant que notre gestionnaire de bibliothèque soit prêt à fonctionner, mais je suis assez ébahie par le fait que cette solution (et l’exemple qui l’illustre) ait été exactement ce dont j’avais besoin. Je dois admettre qu’Airtable est un peu trop surpeuplé à mon goût⁴ (des fonctions et des customisations partout, mais jamais ceux dont j’ai vraiment besoin, l’appli est constamment en train de me proposer de faire des choses qui ne me servent à rien, on dirait qu’il est littéralement possible de glisser-déposer tout le contenu du navigateur un peu partout) et j’aurais bien aimé pouvoir coder moi-même les formulaires et les requêtes, mais je commençait vraiment à perdre espoir et ce nouvel horizon m’a encore une fois convaincue que, quand il s’agit de développement web, il y a toujours une solution qui attend quelque part.

Je suis en train d’écrire ce qui aurait du être le premier article de ce journal, et qui explique pourquoi je construis ce petit espace personnel sur internet…

À venir bientôt