Trois textes

Les graines d’échec

Quand t’es petit les petits t’es-nul se plantent dans ton cerveau
ça germe en je-suis-nul
en arbuste ch’suis-inutile
en arbre robuste je-coûte-au-monde
(épine épine et colégrame)
ça pousse comme des petits pins
liserons droits vitesse bambou
‘faut dire que c’est arrosé souvent on sème 10 fois par saison
loin on nous promet un amour de bûcheron
(tronçonnons tronçonnons)
mais j’ai qu’un jardinier mou
qui attaque à main nue
(épine épine et thérapie)
la racine hydre d’une foret plus vieille que lui

Doux

On ne veut blesser personne
quand on aime tout le monde est en sucre doux. Doux et fragile
comme une fenêtre de film bombardée de cascadeurs
On ne peut risquer d’être blessé soi-même
de peur de mouiller de pleurs les corps glucidiques des gourmands qui vous imitent
et n’osent se blesser
autrement qu’en fondant sous nos yeux pour nous plaire plus longtemps
précaution inutile car le seul danger est de finir caramel
Dur et collant

Sans titre

When I slow down I hear a buzz.
You could never know what it’s like
Your blood freezes like winter (just like ice)
I’m standing still.

A stillness in the room.
The stillness of Spaaaaaace
mo’ air mo’ problem
mo’ body mo’ rot
and a busy on my mind

Now the soul and it’s windows fail
But I’m standing still.
Now in fly over mental state
But I’m standing still.
Now interposes an unconfident buzz
But I’m standing still.
Bug - so many eyes to see
Still I could not see to see
I’m standing still yeah yeah yeah