Serge

Serge n’existe que par petits bouts.
C’est-à-dire qu’on ne l’a jamais vu entier
Son corps s’applique à se répartir en pleins
de morceaux qui existent par intermittence
À nos yeux en tout
cas On voit son dos
On voit ses mains
Mais jamais tout ensemble
Pour saisir toute la nature de Serge
Il faut bien l’observer
Les observer
Et déduire de ces observations l’entier Serge
Mais Serge a-t-il réellement besoin d’être
entier ? Et si son âme veut s’éparpiller en un
millier de lui
À la recherche de milliers de réponses
À ses milliers de questions
Et si Serge était un millier de fois plus
Qu’un corps
Et s’il s’imaginait de mille façons
Selon comment l’on voudrait se l’imaginer
Imaginer la cohabitation
De tous ces petits bouts
Serge et son corps s’appliquent à exister
de mille manières
Pour mieux disparaître