Détective Bingo #2

Après avoir loupé les frites à la cantine, l’autoproclamé Détective Bingo, chasseur de vérités, s’est fait subtiliser son bonhomme en cire Babybel. D’abord sûr qu’Anthony Délire de 5e B était le coupable, il se ravisa finalement et partit vers la cantine afin de poursuivre son enquête.

Les agents de ménage ne sont pas encore passés et les élèves sont en cours, la chasse aux indices risque d’être fructueuse. Quelqu’un a laissé son plateau sur sa table, quelle impolitesse ! Mais ? Il n’a pas mangé la croûte de son morceau de gouda. C’est une aubaine pour moi, j’adore ça mais je n’ai pas le temps de la savourer, je vais la mettre dans ma poche pour plus tard.

J’ai beau chercher, il n’y a aucun indice. Je vais fouiller dans les poubelles même si c’est un peu crado. Je ne trouve pas ça si dégoûtant du moment que personne ne me voit faire alors j’ai la conscience tranquille. Oh non ! J’ai du ketchup plein la main, ils sont casse-pieds les élèves à prendre plus de sauce qu’ils en ont besoin.

Bon, rien de concluant. Ce ne serait pas le concierge qui vient de passer en vitesse ?

— Eh concierge !

Vu comme je crie fort, il m’a forcément entendu. Il se retourne, c’est bon !

— Vous pourriez tout de même m’appeler par mon nom professeur Bingo !

Quel susceptible celui-là, je ne vais pas le ménager.

— Dites-moi concierge, pourriez-vous également m’appeler par mon titre de détective si vous voulez qu’une relation de respect s’instaure entre nous.

— Arrêtez un peu votre char, vous n’êtes pas un détective, vous êtes tout juste capable de lire l’heure sur une montre à aiguille.

— J’ai une montre à affichage digital donc vos moqueries puériles ne me touchent en aucun cas, mais soit, où étiez-vous entre treize heure cinquante-deux et treize heure cinquante-quatre ?

— Ici même, je cherchais Fripouille mon chat qui se promène encore dans le collège, je vous ai justement vu remplir un pichet d’eau en marmonnant dans votre barbe.

— Je connais bien Fripouille, c’est un bon ami à moi, j’adore ce chat. Rassurez-moi, il n’est rien arrivé à ce petit boutchou ?

— Non, rien, il se promène simplement, je sais juste qu’Anthony Délire de 5e B le caressait durant l’heure du déjeuner.

— Tony Délire ! Mais bien sûr, il m’a bien roulé dans la farine avec son faux bonhomme en cire Babybel. Il est coupable j’en étais sûr !

HYPOTHÈSE : Anthony Délire a dérobé mon bonhomme en cire Babybel, en a fabriqué un autre, moche, qu’il a mis sous mon nez. Profitant de cette diversion, il en profite actuellement pour cacher le mien en lieu sûr.

— Écoutez professeur Bingo, je veux que vous restiez éloigné de mon Fripouille, cela ne me plaît guère qu’il fréquente des individus de votre sorte, vous savez Fripouille est vraiment…

Il est barbant ce type, l’urgence est ailleurs. Tony Délire est plus futé que je ne l’aurais imaginé. Il m’a eu une fois, mais je connais l’emploi du temps du bougre, je le coincerai à l’heure suivante durant son cours d’allemand LV2.