Archéologie du futur : vers, comptines et légendes des Chlorophylliennes
Ces textes sont des poèmes, chants et récits écrits ou relatés par des personnages de science-fiction. Ils existent au sein d’un roman d’anticipation en cours d’écriture.
Ils avaient équarri la côte, ébarbé ses accents exigeants. Tout ce qui saillait avaient été poli et dominé : de l’arrondi sobre au rhombique minutieux.
Leurs paysages policés, gourds de béton et de plastique thermoformés s’étaient mis à glisser, couler, fondre. Bref, à se casser la gueule.
Le grand effondrement n’était qu’une volte-face. L’altière Terre toussant ses parasites avant de finir entièrement grignotée.
Le retour à l’aigu fut un absolu cicatriciel.
Rien qui ne grouille ni n’abonde encore sur cette nécrose superficielle.
Borborygme d’couacs clinquants et clignants d’leurs paupières métalliques
ploc ploc (goutte à goutte d’étain chaud)
le cumulus le terrible
chargé des pleurs d’une civilisation tarie
des pets des maîtres du monde
(ça et ceux de l’autre)
réception cinq sur cinq
live fast – die young – die en combe (cuvette)
…démet et démène nous
nos cœurs en orpaillage
à brandir du fond des trous
les plus brillants coquillages
caresse de tes mille toi
la sève durcie en miel
écrème les noirs amas
purges-en tout le fiel
occis nos rêves fous
nos desseins les plus volages
préserve nous du mou
protège la terre Carnage
TCHAC
découverte d’un son(ge) d’un fracas
d’une murge d’un état une éponge
coordination des vrilles ça part en
porn-violence, le drame le crocodile le gorille le serpent
le lion le roi le chacal le monstre
les roulis les roars les battements de
(the last straw that breaks the camel’s back)
GONG
Auto-engendrement
of a micro planet
the highs regardent de haut
le gla-glaise
obscure aussi riante de toutes ses dents (ses cailloux de bouche)
des châteaux de cartes - pfuuuit
ça vrille sec (peuple qui danse)
demi gods with stellar gazes
Feu fleuri follet faisant fi du bien faire
il est des flots fumant fardés qui
follement flambent les fées
les enfarinent les fartent
les étouffent au firmament
du verbe
foutrement
Courants électriques entre oursins métalliques
monter
descendre
cette fois s’agit-il de s’agiter (inverser le courant)
courir ?
Cruauté des crampons crottés
du carmin sous les bottes
dévier – corriger - redresser
crasse à l’injonctive
la joute
les croûtes
le carnage et l’habit comme coquille
le core
encore
roar
Une ancienne gravure en taille-douce sur cuivre, burinée d’un mordant dit « aquatinte », relate la légende des déités englouties sous « un limon infranchissable.
Gorgonéls jusqu’à la croupe si bien qu’aspi-venin
les monstrels tapissent les fonds d’récifs coralliens
olls attirent à eux bucardes & hydraires-sapin
nudibranchant sur l’acropore une troupe de célestins.
Malheureuses comme les pierres
mais les pierres le sont-elles ?
Bordant l’lit de la rivière,
elles rêvent aux coucoumelles
La strophe continue à brosser la pelisse
mât de misaine
colport des avant-gardes
enragées engrangeant de la
ferveur
du zèle jusqu’à la guillotine
coooooooooolééééééééééééériiiiiiiiiiiiiiiques
sulfureuses
sottes
destroyeuses
vont casser la baraque
matraquer en cocottes
comme des piñatas d’os
croûter l’enveloppe
altérité au sein du familier, l’étrange étranger qui remue la toile
ainsi faits, les jeux millénaires croissent croisent tricotent
quid de l’extra quand autre est intra
monde ?
feu bleue boule boulottée recrachée grise
cendr& blobs.
En un temps reculé, muni·es de carottes métalliques ou de leurs doigts gantés, des hommes, des femmes et toustes celleux entre ou ni ni, creusaient encore des trous à ensemencer. Les graines, noyaux et pépins les plus forts poussaient vers un ciel gris-bleu. On jurait devant l’Éternel en étrennant sa nouvelle salopette jusqu’à la guenille. Le sablier était toujours retourné et les cycles lunaires enchaînaient les marées. Tout a changé depuis, ou alors rien du tout, cela dépend des récits.
le moral des courges
apitoie
les cœurs
le commun met à sac son propre continuum
transport de banals échanges
gestes
tontes
grèves
quelconques
l’immobilisme fiévreux les rapproche d’une traite
l’air falsifié décollette les diaphragmes
Que notre chère chair s’enlise et s’emprûne
parmi les hyphes, invisibles mycorhizes
que, sereine, la feu-reine capitule
que germent ses œufs et l’humus colonise
Diffuse, en engrais, grouillante et callipyge
en notre souvenir, Phyllis en photo-synthèse
ses dents, ces petites pierres seront aux tiges
des ancres tutrices au devenir glaise
La craie et la lie que deviendront ses os
porteront en elles la mémoire de Carnage
l’eau brûlante purgera sa peau
couche après couche, les cloques dissolvent les âges
La déesse est en toi comme en chaque cellule
susurrant aux vivantes de vibrer d’allégresse
en hommage à ce qui naît, meurt, pullule
car circulaire est la vie, mortifère la paresse
à Phyllis, à son courage et à sa force
à sa fougue vivace digne fille de Diane
l’amour des Lichennes qui là bombent le torse
émane
dans l’humé - s’évapore
l’anxio
vapo-clapotis recrudescence des auréoles
chuchotis en - nappe grise ou nuage cape
habitent le sas :
la marée gazeuse rempote tous cuirs végétaux !
les châtaignes en chute libre dévalent le tronc perpendiculaires à son inertie sont propulsées au devant d’aventures horizontales
Feu les libellules qui vrombissaient mieux que des disamares,
on dansait pleines de passion grappinant les quenouilles !
Il y avait des lacs aussi purs que des abreuvoirs
et sous les mottes les vers en banc chiadaient la mouille
en grelots scindant l’air cotonne le cri
ici se chôme le printemps
des abeilles et des guêpes exsudent la lavande
calme plantain au bord de dégorger
elles chavirent
tribord – bâbord – babiner – babiller – blob
fourraillage co-évolutif > la sympoièse en manches retroussées
(chaises musicales)
Les petites chardons à glu botteront les culs des fiers urubus !
Et dans le lys la réflexion
les étamines crient « demain ! »
L’ancolie la buglose
s’époumonent en fumeterres
Patiences et mourons corroborent le no future
mais
La digitale & la stellaire
cheminent de traverse
un avenir en bloom
et la chienlit s’ébroue.